Portrait n°4
Jô
Éducatrice sportive, cycliste et militante
« Pédaler, c’est la meilleure façon de visiter un pays étranger. »
Toi, en quelques mots ?
Je m’appelle Josivete Pereira da Silva, mais on m’appelle plus couramment Jô Pereira. Je suis éducatrice sportive, productrice dans le domaine de la culture à São Paulo et militante au sein de plusieurs associations de cyclistes et de défense des minorités.
Ton moyen de transport au quotidien ?
Le vélo tous les jours de la semaine, occasionnellement la voiture et plus rarement le bus.
Le vélo, mode de déplacement ou style de vie ?
Les deux à la fois ! J’ai commencé à pédaler à l’âge de deux ans et à me déplacer dans les rues de ma ville vers 14 ans. J’ai donc grandi avec un vélo entre les jambes, mais en temps que moyen de transport, cela fait un peu plus de 27 ans.
Quel type de vélo utilises-tu ?
Un vélo urbain très simple, avec 21 vitesses, ce qui est pratique car le centre de São Paulo est entouré de côtes assez pentues, un guidon très haut, car j’aime avoir une position droite, et un amortisseur sur la roue avant.
Tu t’habilles comment à vélo ?
Selon l’humeur du jour, je ne me fixe pas de limite, mais toujours avec un casque et des lunettes de protection.
Quels accessoires ne te quittent jamais ?
Comme je n’ai pas de porte-bagages, je n’accroche pas d’objets lourds à mon vélo. Mais j’emporte toujours dans mon sac un anorak et un vêtement de rechange, car à São Paulo les averses sont fréquentes et souvent violentes entre janvier et mars.
La mode : un peu ? Beaucoup ? Passionnément ?
Étant éducatrice sportive, je porte le plus souvent des vêtements type fitness : un legging, un sweat et des chaussures de running. Mais quand j’ai un rendez-vous ou une occasion, je porte des habits plus formels, ce qui ne me pose aucun problème pour me déplacer à vélo. Au contraire, je trouve encore plus simple de pédaler que de marcher avec des talons !
À quoi ressemble ton sac ?
J’ai différentes tailles, en fonction du programme de la journée. Mais j’utilise essentiellement des sacs de randonnée, avec plein de poches et de compartiments pour ranger une bouteille d’eau, des vêtements de rechange, un anorak, des dossiers, un chargeur, mon téléphone… Mon sac principal a une capacité d’environ cinq litres !
Une anecdote à vélo ?
Il y en a tellement ! Mon premier voyage à l’international ça a été le Japon. Là-bas, le vélo est profondément ancré dans la culture, de façon presque organique. Le must, c’est les grandes routes plates, bien goudronnées, et les racks devant toutes les stations de métro. De façon générale, se déplacer à vélo dans un pays étranger permet d’être au plus près de sa population, de son architecture, de capter ses couleurs, ses parfums…
« Mais quand j’ai un rendez-vous ou une occasion, je porte des habits plus formels, ce qui ne me pose aucun problème pour me déplacer à vélo. Au contraire, je trouve encore plus simple de pédaler que de marcher avec des talons ! »
Le vélo à São Paulo, qu’en penses-tu ?
En périphérie, les gens se déplacent plus à pied, en vélo ou en transports en commun. Mais le réseau de pistes cyclables n’est pas très étendu et il y a très peu d’infrastructures, notamment d’arceaux pour attacher son vélo. Cela rend les déplacements depuis les banlieues très difficiles. Dans le centre, il y a plus de cyclistes, mais la part modale du vélo ne représente qu’1% des trajets. Nous, les femmes, sommes encore moins représentées, en particulier quand on s’éloigne du centre dans les quartiers défavorisés.
Tes bons plans pour un week-end à São Paulo ?
Se balader sur la piste cyclable de la “Marginal Pinheiros”, qui fait un peu plus de 30km. Se ballader sur les “avenues de loisir” de la ville. Aller à Paranapiacaba en train, en emportant un vélo avec soi pour faire le tour de la région. Se rendre sur la côté nord de la ville, et passer d’une plage à une autre, toujours en vélo !
Quel sac te correspond le plus ?
Le Tako n°1. J’aime les grands sacs pour pouvoir me déplacer avec toutes mes affaires sous la main : me couvrir s’il pleut, changer de vêtements si besoin.
« De façon générale, se déplacer à vélo dans un pays étranger permet d’être au plus près de sa population, de son architecture, de capter ses couleurs, ses parfums… »
Portrait chinois
Si tu étais une ville ?
Tokyo
Un moment de la journée ?
L’aube
Une couleur ?
Noir
Un objet ?
Un surdo (un tambour brésilien)
Un parfum ?
La forêt tropicale
Une plante ?
Un aloe vera
Un livre ?
Cent ans de solitude, de Gabriel García Márquez
Un bruit ?
La batucada
Un pouvoir magique ?
Le don d’ubiquité
Une personne célèbre ?
Maya Angelou